Oscar Wilde écrivit: " Les artistes que j'ai connus et dont le commerce était agréable étaient de mauvais artistes. Les artistes authentiques n'existent qu'au travers de leur œuvre et, dans la vie, ne présentent absolument aucun charme. " Je partage tellement cette idée que je ne vois nul intérêt à parler de moi-même. Voici donc ce que j'ai créé et la seule chose qu'il est convenable de retenir ou d'oublier... Je crois que l'on naît dans le Livre. Doit-on en déduire que le métier du livre est une vocation? Certains trouveraient cette idée non seulement outrecuidante, mais surtout sacrilège. Je dois pourtant vous entretenir d'un temps pas si ancien où existait, du moins à mes yeux de jeune homme niais, un jardin d'Eden appelé Édition. C'était un monde très hiérarchisé où cependant tous les corps de métiers étaient respectés, car souvent les élus commençaient à la base, gravissaient les échelons et, la quarantaine venant, ils accédaient à la direction littéraire ou artistique, sachant ainsi tout par l'expérience sur leur galaxie. Le jour de leur intronisation, les élus recevaient les habits de leur sacerdoce: le Loden. Leurs journées étaient réglées selon un rituel immuable et débutaient, selon leur obédience, par le petit déjeuner au Flore ou aux deux magots. Les croissants de ces bonnes maisons sont ma madeleine de Proust! Le monde de l'édition occupait, à cette époque, un périmètre très délimité qui allait de la rive gauche jusqu'au boulevard du Montparnasse. Quant à la ligne est-ouest, elle était tenue par le jardin des plantes et la gare d'Orsay. Aucun éditeur ne pouvait espérer prospérer ailleurs. Les coursiers, conscients de leur mission, se refusaient à outrepasser ces frontières: sur leurs cartes n'était représenté que ce secteur. Au-delà, il n' y avait qu'un grand vide simplement appelé: ici commence le territoire des dragons. Vint hélas le temps des grands entrepreneurs et la confrérie se disloqua: Celui-ci prit l' exil vers le quai de Grenelle et cet autre s'échoua place d' Italie.
Qui désire vivre dans de tels endroits?
Certes pas les anciens dont je connais des exemplaires qui y moururent de chagrin.
Je ne suis pas un garçon très original: Je dois beaucoup à l'étude de ce que d'autres ont fait avant moi et je suis bien conscient de ces paroles de l'ecclésiaste: "Rien n’est nouveau sous le soleil, et nul ne peut dire: Voilà une chose nouvelle! car elle a été déjà dans les siècles qui se sont passés avant nous."
A la vérité, c'est la contemplation des planches qui illustraient jadis les livres que la vocation m'est venu: Ainsi, puisque je leur dois l'essentiel, je me fais à la fois un plaisir et un honneur de consacrer un chapitre tout entier aux livres d' illustrations. Mais oui: Celles des autres, celles qui m' ont formé le goût, celles qui m' ont fait rêver.
Dans la rubrique "LINKS1", que j' aurais pu, elle-aussi, appelée
" Hommage...", j' ai donné les URL des sites consacrés aux peintres et aux illustrateurs que j' admire. Voici maintenant, un modeste panorama de livres que vous pouvez trouver chez votre libraire habituel et concernant le travail de ces artistes... 
Toutes les bonnes histoires ont un épilogue ou une morale, c'est bien connu.
"Vers le milieu des années 70, presque tous les éditeurs américains recouraient aux photographes de mode plutôt qu'aux illustrateurs pour orner leurs calendriers de pin up et de beautés glamour Avec leurs top modèles photographiées dans des lieux exotiques, les calendriers évoluèrent vers une nouvelle forme d'art populaire qui perdure encore aujourd'hui. Leurs pin up ne faisant plus recette, les illustrateurs se tournèrent vers le portrait, d'autres formes de peintures de chevalet, ou rangèrent simplement leurs pinceaux. L'avènement de la photographie mit également fin à la carrière des illustrateurs traditionnels qui travaillaient pour la publicité et la presse populaire..."
Charles G. Martignette.
Une dernière chose cependant, les crédits des images reproduites:
Norman Rockwell, couverture pour "The saturday evening post", décembre 1941
Anonymes mais un illustrateur ne dessine pas pour avoir son nom en haut de l'affiche: Il sert une cause!
Pochette de 33 tours dessinée par Lee Conklin (SANTANA, CBS, 1969). Cet exemple d'un art défunt, celui de "la pochette de disque-œuvre d'art", est extrait de "Album Cover Album" chez: A Dragon's World Book, 1977)
Affiche pour "The Big Brother and the Holding Company" scannée dans le merveilleux "MOUSE & KELLEY" chez A.M.P. Détournement d'une affiche d'Alphonse MUCHA pour le papier à cigarettes JOB et ré-intitulée: "Girl with green hair".
"The Blue Dalhia", affiche anonyme scannée dans "Raymond CHANDLER in Hollywood" de Al Clark.
Illustration de Heath ROBINSON, le frère doué de Charles, pour " A midsummer Night's Dream" du grand Will.
En-tête de Aubrey Beardsley pour "The Birth, Life, and Acts of King Arthur" deThomas Mallory (1894).
Il était courant de dessiner aussi des frontispices...
et des culs de lampe

La Bible: le dictionnaire des illustrateurs de Marcus Osterwalder